18 membres du groupe Nord-Belgique (tous bien à l’heure) pour visiter ce centre de tri Colissimo de Douvrin, (62).
Il s’agit d’une plate-forme de nouvelle génération de La Poste. A ce jour, seul un centre parisien est « encore » plus moderne.
Nous sommes accueillis par Fanny et Jean-Baptiste, que nous aurions pu croire, sauf leur jeune âge, salariés à temps plein de l’entreprise depuis des années, tant ils se sont montrés prévenants et compétents dans leur rôle de guide, veillant en permanence à notre sécurité et à notre confort tout en nous donnant des explications à la fois détaillées et claires.
En fait, ils sont tous deux étudiants en alternance à Lille, l’un en master QSE (Qualité, Sécurité, Environnement), l’autre en Communication Interne d’entreprise.

Nous joindrons en annexe au présent compte-rendu le fichier PowerPoint et la vidéo de 4 mn utilisés par nos guides lors de la présentation préalable en salle de réunion avant la visite de l’atelier de tri. Comme indiqué au repas, nous ne reprendrons donc ici que les « autres » informations pour éviter les redondances.
Globalement néanmoins, ce centre de 35 000 m², créé en 2019 et équipé des dernières technologies joue un rôle crucial pour ses clients d’Europe du Nord et du Nord-Est et de la région des Hauts-de-France, avec une capacité de traitement annuelle estimée à plus de 80 millions de colis.
La société est de statut privé. La maison-mère en est «La Poste». Colissimo tout comme Chronopost en sont des filiales « colis ». Chronopost vise la livraison en 24 h, Colissimo la livraison en 48h.
18 autres centres de tri existent en France dont 8 (comme Douvrin) de nouvelle génération
Dans le circuit « expéditeur vers destinataire » d’un colis, le centre de tri se trouve à peu près au milieu et peut intervenir selon 2 rôles dénommés TG1 et TG2.
TG1 concerne le tri vers d’autres centres de tri dans toute la France, et l’Europe du Nord et de l’Est
TG2 concerne le tri final vers des destinations locales Hauts de France.
En moyenne, 220 agents travaillent sur le site pour 300 000 colis/jour mais en période de pointe (fêtes de fin d’année), l’effectif monte à 600 personnes pour 800 000 colis/jour.
500 camions en moyenne mais 800 en pointe, viennent accoster chaque jour aux postes de chargement-déchargement alignés sur les 2 longs côtés du bâtiment rectangulaire (voir plan du PowerPoint)
On trouve principalement 2 types d’opérateurs au contact direct des colis.
Les moins qualifiés, responsables des manutentions de déchargement-chargement, sont « sous-traités » c’est-à-dire mis à disposition par une société extérieure. Ils portent des gilets rouges.
Les plus qualifiés sont des personnels propres à Colissimo et sont vêtus de jaune.
Les différents horaires d’équipes sont 6h-12h, 13h-19h, 19h-4h, plus une équipe de jour de 8h à 16h, couvrant ainsi 22h d’activité sur 24.
Un soin particulier est apporté pour leur éviter aux opérateurs de terrain des TMS (troubles musculaires squelettiques) liés à une répétition trop importante des mêmes gestes. Gymnastique d’échauffement avant la prise de poste et à nouveau après la pause, mais aussi changement de tâche pendant une même journée de travail, ce qui permet au passage de maintenir la meilleure polyvalence possible des salariés.
L’organigramme comporte une direction, les équipes de tri évoquées ci-avant mais aussi de nombreux services annexes dont : Contrôle de gestion, Ressources humaines, Qualité, Flux et Transport, Supervision, Maintenance, Sécurité et Communication.
L’activité du site est très fluctuante au long de l’année. Les prévisions de cette activité revêtent bien sûr une importance capitale pour tenir le délai de 48 h soit tenu quelle que soit la charge journalière. C’est le rôle du service « flux et transport » lequel, curieusement ne s’appuie pas encore sur l’IA (bien que ses taux d’erreurs se limitent déjà à seulement quelques %) mais devrait le faire très bientôt.
La supervision comme son nom l’indique « supervise » en temps réel tous les flux d’arrivée, tri et départs grâce à ses nombreux écrans.
Sur le cycle lui-même, contentons nous de dire ici que des convoyeurs extensibles peuvent pénétrer à l’intérieur des remorques de camions tant pour le déchargement que pour le chargement.
Les colis sont ensuite envoyés sur l’un des 2 tapis transporteurs ovales. Dans ce parcours, chaque colis est scanné sur ses 6 faces pour que le code barre soit détecté et permette l’identification de la destination. Le colis sera alors « éjecté » quelque part sur le circuit, face au conteneur affecté à cette destination. Les 2 tapis sont indépendants. En période plus calme un seul peut suffire à absorber la charge, ce qui permet l’entretien préventif de l’autre.
En moyenne un colis passe 4 mn et 10 s sur le tapis sauf cas d’incidents possibles, faisant alors chacun l’objet d’une procédure de traitement particulière.

Cas particuliers :
– Chantier instable : Sont ainsi nommés les colis très légers qui risqueraient sous l’effet de la force centrifuge d’être éjectés dans les courbes du convoyeur. Ils sont traités manuellement dans un circuit « petits colis »
– Colis hors norme : soit > 30 kg, soit dont l’une des dimensions est > 105 cm. Ils sont traités manuellement.
– Codes barres illisibles ou absents etc : La société n’est pas autorisée à ouvrir les colis et ne peut donc se baser que sur les autres indications portées sur l’emballage pour les réorienter. En cas d’impossibilité d’identification, ces colis finissent à Bordeaux « chez Papa Noël », petit nom d’une structure où ils peuvent être mis aux enchères selon le principe du « colis mystère ». On achète un colis dont on ne connait pas le contenu !
– Colis au contenu interdit (porteurs de signe « produit dangereux ») : Ils sont normalement immobilisés, l’expéditeur fautif est prévenu et vient reprendre lui-même possession de son colis moyennant une pénalité financière.
– Emballages abîmés : Un poste spécialement équipé permet de les réemballer partiellement ou totalement avant remise dans le circuit normal de tri.
Occasionnellement également, les Services des Douanes interviennent sur le site, parfois avec des chiens spécialisés dans le cadre de recherches spécifiques ou à l’aveugle.
Le groupe et nos 2 guides ont ensuite partagé le déjeuner à quelques centaines de mètres au restaurant Le Colibri qui nous avait été recommandé et qui ne nous a pas déçus.