Article issu du dossier textile d’ETN de la newsletter n°314 :
« Chaque Équipement de Protection Individuelle (EPI) est soumis au règlement (UE) 2016/425 du 9 mars 2016 normalisant la conception, la fabrication, la commercialisation et l’entretien des équipements de protection individuelle. Il définit les obligations légales visant à garantir que les EPI sur le marché intérieur de l’UE offrent le plus haut niveau de protection face à différents risques. Le marquage CE apposé sur les EPI atteste de la conformité du produit à la législation européenne.
Les fabricants ou leur mandataire dans l’UE doivent se conformer aux exigences essentielles de santé et de sécurité du règlement EPI en utilisant des normes européennes harmonisées (NF EN ou ISO). Mais qu’en est-il des industriels de l’entretien ?
Les EPI sont conçus pour réduire l’exposition d’une personne à des dangers pouvant causer des blessures et/ou des maladies graves lors d’un activité à risque (professionnel, ménager ou de loisir). Ces blessures et maladies peuvent résulter d’un contact avec des dangers chimiques, radiologiques, biologiques, physiques, électriques, mécaniques ou autres.
L’efficacité de certains types d’EPI, en particulier les vêtements, sera considérablement réduite s’ils ne sont pas maintenus propres. Pour les EPI, n’étant pas destinés à un usage unique, un entretien fiable doit être réalisé.
Une exposition régulière à l’huile, à la graisse et à la poussière peut sérieusement altérer les caractéristiques de protection des vêtements de travail, un lavage fréquent de ces vêtements est donc essentiel.
Mais bien que des entretiens réguliers soient indispensables, des lavages excessifs peuvent affecter l’efficacité des matériaux de protection (contraintes mécaniques causées par le lavage en machine, traitement lessiviel, température des bains, …).
Pour déterminer les limites des entretiens, les nombres de cycles de lavage et séchage sont testés en laboratoire par le confectionneur et validés par un organisme certificateur d’EPI. Ces conditions d’entretien doivent être indiquées sur l’étiquette d’entretien et détaillées dans la notice d’utilisation (nombre de lavages autorisés, température préconisée, …).
Les matériaux ne sont pas tous « égaux ». Ils réagiront différemment aux traitements et processus de lavage. Pour minimiser le stress du vêtement lors de ce processus, il faut donc vérifier ces instructions avant de laver des vêtements type EPI. Seulement, certaines de ces informations nous apparaissent trop générales et manquent de clarté.
Voici quelques conseils pour s’assurer d’un entretien adéquat d’un EPI :
Laver un EPI
La lecture de l’étiquette du vêtement donne une première indication sur le programme de lavage le plus approprié. Certaines lessives contiennent des composants pouvant endommager ou annuler les traitements appliqués sur les textiles (ignifugation, déperlance, haute visibilité, …). Afin de ne pas compromettre le niveau de protection de l’EPI, il est préférable de ne pas utiliser de produits chimiques agressifs et de ne pas dépasser le nombre de cycles préconisé dans la notice d’utilisation.
Sécher un EPI
Pour sécher un EPI, il faut impérativement suivre les indications de l’étiquette, un séchage inapproprié modifiera la disposition des fibres dans le tissu, ce qui peut également altérer son efficacité.
Inspection du tissu EPI
Chaque EPI possède une durée de vie limitée.
Pour un entretien efficace des EPI, une inspection régulière des vêtements permet de détecter les défauts d’usures :
- Coupures,
- Abrasions,
- Déchirures,
- Salissures importantes et persistantes,
- Perte de masse.
Outre le nettoyage, une ré-imprégnation chimique et de petites réparations peuvent être réalisées si et seulement si l’information le permettant est clairement stipulée et détaillée dans la notice d’utilisation.
Dans le cas contraire, il ne faut en aucun cas agir sur l’EPI endommagé, une mauvaise manipulation peut détériorer l’intégrité de l’article.
Un confectionneur d’EPI a l’obligation de fournir un article étiqueté et/ou marqué de symboles d’entretien et aussi celle de fournir une notice d’utilisation. »