L’empreinte carbone dans l’industrie textile – Etat des lieux
Par Aziz Lallam – Abdelaziz.lallam@uha.fr – ENSISA, 11 rue Alfred Werner 68093 Mulhouse
Introduction
En raison de son empreinte carbone, l’industrie textile compte parmi les plus polluantes au monde. Une partie de cette pollution est à l’origine des gaz à effets de serre, GES, responsables de la dégradation de l’environnement dont il est urgent de ralentir la croissance. Une nouvelle voie pour la production industrielle textile, que l’on peut qualifier d’éco conceptrice, est déjà mise en place dans un certain nombre d’entreprises. Cette méthode de production a tendance à se généraliser progressivement dans le secteur industriel textile. Elle représente un moyen efficace dans la lutte contre l’accélération de la dégradation environnementale. Dans cet article, nous décrivons les origines des GES, les conséquences qui en résultent et les solutions possibles à travers un ensemble de démarches qui s’inscrivent dans un processus de production écoresponsable. Afin de faciliter la lecture de cet article, le texte principal a été volontairement rédigé de manière descriptive et qualitative sans rentrer dans des considérations de statistiques. Le lecteur trouvera en annexes des détails chiffrés sous forme de tableaux et d’exemples de calculs de bilan carbone.
L’objectif de cet article est de fournir un état des lieux des transformations en cours concernant les pratiques industrielles, la circulation des produits et les attitudes des consommateurs et de proposer quelques outils pour évaluer les émissions de gaz responsables de la dégradation de l’environnement. Cet article est développé en huit points dans le texte principal et deux annexes pour plus d’information si le lecteur le souhaite. Les aspects relatifs à l’industrie textile développés dans cet article sont les suivants :
– Causes principales de l’empreinte carbone
– Impact environnemental de l’empreinte carbone
– Solutions préconisées pour réduire l’empreinte carbone
– Evaluation du bilan carbone dans l’industrie textile
– Moyens et Outils numériques pour l’évaluation de l’impact environnemental
– Retombées positives de l’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile
– Les entreprises textiles françaises face aux enjeux du bilan carbone
– Perspectives d’avenir pour le bilan carbone dans l’industrie textile
I. Causes principales de l’empreinte carbone due à l’industrie textile
L’empreinte carbone issue de l’industrie textile provient essentiellement de la production de matières premières, du processus de fabrication, du transport de matières premières ou de produits finis et de la consommation d’énergie et d’eau durant tout le cycle de vie du produit manufacturé.
1. Production de la matière première : l’impact environnemental de la production de fibres textiles, toutes catégories confondues, est fortement lié à la consommation d’eau et d’énergie qui représentent les deux facteurs clés de l’empreinte carbone.
2. Le processus de fabrication, sans rentrer dans les détails des différents processus, on peut dire avec certitude, que les opérations de filature, de tissage et d’ennoblissement génèrent des volumes importants d’effluents pollués et polluants et consomment d’importantes quantités d’eau et d’énergie.
3. Le transport des matières premières et des produits finis sur de longues distances contribue largement à l’accroissement de l’empreinte carbone à travers les émissions des GES. Les échanges transcontinentaux de produits textiles accentuent encore davantage l’accumulation des marqueurs de l’empreinte carbone dus aux GES.
4. L’entretien des textiles, sous ses différentes déclinaisons, nécessite souvent l’emploi d’appareils énergivores tels que les machines à laver, les séchoirs et les systèmes de repassage de vêtements. S’ajoute à cela la consommation de grands volumes d’eau et des produits chimiques pour le lavage, l’adoucissage et autres traitements de finissage. L’incidence sur l’empreinte carbone de ce poste en particulier doit être évalué avec précision, étant donné son importance dans le processus industriel menant à une forte contribution au bilan carbone global.
II. Impact environnemental de l’empreinte carbone dû à l’industrie textile
La contribution de l’industrie textile à l’augmentation des effets négatifs sur l’environnement qui se traduisent par l’empreinte carbone peuvent être résumés de manière qualitative et non exhaustive en quatre points principaux :
1. Changement climatique : Les émissions de GES contribuent au réchauffement climatique, qui a des conséquences désastreuses sur l’environnement et sur la biodiversité.
2. Pollution de l’eau : Les effluents rejetés par les usines textiles peuvent contaminer les cours d’eau et les nappes phréatiques, mettant en danger la santé humaine et les écosystèmes aquatiques.
3. Dégradation des sols : La culture du coton de manière traditionnelle peut épuiser les sols et les rendre infertiles
4. Consommation excessive de ressources naturelles : l’industrie textile consomme de grandes quantités d’eau, d’énergie et de matières premières, contribuant à l’épuisement des ressources naturelles.
III. Solutions préconisées pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie textile
1. Utilisation de matières premières durables
Les producteurs de matières premières ont plusieurs options à leur disposition pour améliorer leurs pratiques :
a. Privilégier le coton biologique : Adopter la culture du coton biologique chaque fois que cela est possible.
b. Utiliser des fibres recyclées : Incorporer des fibres recyclées dans leurs processus de production sans altérer les propriétés principales du produit textile
c. Développer des alternatives durables : Explorer et développer de nouvelles fibres alternatives qui soient plus respectueuses de l’environnement. Ces actions combinées peuvent contribuer à rendre l’industrie textile plus durable et responsable.
2. Processus de fabrication plus propres : Adopter des technologies et des pratiques de production plus économes en énergie et en eau et réduire l’utilisation de produits chimiques nocifs.
3. Transport plus durable : Optimiser les chaînes d’approvisionnement pour réduire les distances parcourues et privilégier les modes de transport moins polluants.
4. Consommation responsable : Encourager les consommateurs à acheter des vêtements durables et de bonne qualité, à les entretenir correctement et à les réparer si cela est possible plutôt que de les jeter.
5. Économie circulaire : Mettre en place des systèmes de collecte et de recyclage des vêtements usagés pour réduire les déchets et limiter l’utilisation de nouvelles matières premières
IV. Evaluation du bilan carbone dans l’industrie textile
L’évaluation du bilan carbone, prenant en compte le cycle de vie complet du produit, est un outil efficace pour mesurer le degré d’intégration d’une entreprise dans un processus de développement durable. Il existe plusieurs logiciels et outils pour évaluer le bilan carbone à l’échelle industrielle. Le choix de l’outil d’évaluation dépendra de la taille de l’entreprise, de ses activités, de ses besoins et de son budget.
V. Moyens et Outils numériques pour l’évaluation de l’impact environnemental
Il existe toute une batterie de moyens de calcul et de simulation numérique pour évaluer l’impact des GES à travers la détermination du bilan carbone via l’analyse du cycle de vie d’un produit manufacturé. Voici quelques exemples d’outils employés couramment pour l’évaluation des effets des GES sur l’environnement :
1. Logiciels principaux pour l’évaluation de l’empreinte environnementale
a. Sami : Ce logiciel propose un ensemble de services pour aider les entreprises à évaluer leur impact environnemental. Il permet d’évaluer le Bilan Carbone et analyse le Cycle de Vie (ACV) d’un produit ou d’un service depuis sa conception jusqu’à sa fin de vie.
b. Plateforme Sweep : Cette plateforme simplifie l’évaluation et le suivi des émissions de GES des entreprises grâce à la collecte de données auprès des fournisseurs.
c. Greenly : Ce logiciel propose un accompagnement pour réaliser le bilan carbone et mettre en place une stratégie de réduction des émissions.
d. Climate Seed : est une plateforme en ligne conçue pour le pilotage des émissions de GES. Elle permet facilement le calcul de l’empreinte carbone, indépendamment du secteur d’activité.
e. Peftrust un logiciel français axé principalement sur les subtilités des ACV, en offrant une interface conviviale avec des fonctionnalités puissantes adaptées aux nuances de la mode, du plein air et des articles pour la maison.
2. Autres outils gratuits
a. Tableur Bilan Carbone® Excel de l’Association Transition Bas-Carbone (ABC) : Ce tableur permet de mesurer et de rapporter les émissions de carbone équivalent (CO2eq). Une formation par l’ABC est nécessaire pour l’utiliser.
b. Calculateur en ligne de l’ADEME : Cet outil permet de calculer le bilan carbone d’une organisation
c. Logiciel Bilan Carbone de l’ADEME : Ce logiciel est plus complet que le calculateur en ligne et permet de réaliser un bilan carbone plus détaillé
3. Autres solutions possibles
a. Diag Decarbon Action : Ce dispositif d’accompagnement, opéré par BPIFRANCE en collaboration avec l’Association Bilan Carbone et cofinancé par l’ADEME, permet de réaliser un bilan carbone et de mettre en place une stratégie de réduction des émissions.
b. Prestations de conseil : Des consultants spécialisés peuvent accompagner les entreprises dans la réalisation de leur bilan carbone et la mise en place de plans d’action.
Certains éléments sont évidemment à prendre en compte lors du choix d’un logiciel d’évaluation du bilan carbone : facilité d’utilisation, fonctionnalités proposées, coût, accompagnement et support, adaptation aux besoins spécifiques etc.
VI. Retombées positives de l’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile
L’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile met l’accent sur plusieurs actions à mettre en œuvre pour réduire les impacts négatifs sur l’environnement et améliorer l’image de marque de l’entreprise. Les actions à mettre en œuvre dans ce contexte sont les suivantes :
1. Prise de conscience et transparence : L’évaluation du bilan carbone permet aux entreprises de prendre conscience de leur impact environnemental et de rendre compte de leurs émissions de gaz à effet de serre. Cela favorise la transparence et encourage les entreprises à adopter des pratiques plus durables.
2. Identification des sources d’émissions : L’évaluation du bilan carbone permet d’identifier les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie textile, telles que la production de fibres, la teinture, la fabrication de vêtements, le transport et la distribution. Cela permet aux entreprises de cibler leurs efforts de réduction des émissions de manière plus efficace et transparente.
3. Mise en place de stratégies de réduction des émissions : Une fois les sources d’émissions identifiées, les entreprises peuvent mettre en place des stratégies de réduction des émissions, telles que l’utilisation de matériaux durables, l’amélioration de l’efficacité énergétique des processus de production, l’adoption de technologies propres et la réduction des déchets.
4. Amélioration de l’image de marque : Les entreprises qui s’engagent dans l’évaluation et la réduction de leur bilan carbone peuvent améliorer leur image de marque auprès des consommateurs, qui sont de plus en plus sensibles aux questions environnementales. Cela peut également leur donner un avantage concurrentiel.
5. Réduction des coûts : La mise en place de stratégies de réduction des émissions peut entraîner des économies de coûts à long terme, grâce à une utilisation plus efficace des ressources et à la réduction des déchets.
6. Contribution à la lutte contre le changement climatique : En réduisant leurs émissions de GES, les entreprises de l’industrie textile contribuent à la lutte contre le changement climatique et à la réalisation des objectifs de développement durable.
Il est important de noter que l’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile est un processus complexe qui nécessite une collaboration entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, des fournisseurs de matières premières aux fabricants de vêtements, en passant par les distributeurs et les consommateurs.
VII. Les entreprises textiles françaises face aux enjeux du bilan carbone
Plusieurs entreprises textiles françaises, sans les nommer, se sont engagées dans un processus d’évaluation de leur bilan carbone, démontrant ainsi d’une prise de conscience croissante de leur impact environnemental. Certaines d’entre elles ont effectivement réalisé leur propre bilan carbone. D’autres entreprises de différentes tailles s’inscrivent dans une démarche de réduction de leur impact environnemental. Celles qui ont réalisé une évaluation de leur propre bilan carbone s’efforcent de réduire leurs émissions de GES, d’employer des matières premières durables, partager, autant que faire se peut, les informations utiles pour produire propre. Dans cette optique de travail, l’amélioration des processus de fabrication devient un objectif commun. La prise de conscience de l’importance de la réduction des émissions de GES se développe de plus en plus dans l’industrie textile française, et de nombreuses initiatives sont mises en place pour encourager les entreprises à adopter des pratiques plus durables en faveur de l’environnement.
VIII. Perspectives d’avenir pour le bilan carbone dans l’industrie textile
L’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile est en plein essor et de nombreuses perspectives d’avenir se dessinent :
1. Harmonisation des méthodologies
a. Développement des normes : Les acteurs du secteur textile sont conscients de la nécessité d’harmoniser les méthodologies de calcul du bilan carbone. L’harmonisation des méthodes d’évaluation garantit la comparabilité des résultats, évite le greenwashing et encourage les entreprises à adopter des pratiques plus durables en toute transparence
b. Prise en compte du cycle de vie complet : l’évaluation du bilan carbone d’un produit fini doit tenir compte du processus complet de transformation depuis la production de la matière première jusqu’au traitement du produit en fin de vie. Ce processus doit donc tenir compte de l’ensemble du cycle de vie de produits manufacturés.
2. Intégration des données
a. Collecte de données fiables : La collecte de données précises et fiables est essentielle pour la réalisation d’un bilan carbone pertinent. Des outils numériques et des plateformes de partage de données se développent pour faciliter cette collecte.
b. Utilisation de la blockchain : La blockchain pourrait être utilisée pour assurer la traçabilité des matières premières et des produits, et ainsi faciliter le calcul du bilan carbone tout au long de la chaîne de valeur. On parle de plus en plus de la notion du passeport numérique de produit manufacturé.
3. Développement de solutions
a. Technologies innovantes : Des technologies innovantes sont en cours de développement pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie textile, telles que l’utilisation de fibres recyclées, de teintures avec des colorants naturels, de procédés de fabrication moins énergivores et de systèmes de recyclage en boucle fermée.
b. Écoconception : L’écoconception des produits, en prenant en compte leur impact environnemental dès la phase de conception, est de plus en plus intégrée dans les stratégies des entreprises.
4. Sensibilisation et engagement
a. Information des consommateurs : Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental induit par la production de leurs vêtements. Des initiatives se développent pour les informer et les encourager à faire des choix plus durables.
b. Collaboration entre acteurs : La collaboration entre les différents acteurs de la chaîne de valeur, des fournisseurs de matières premières aux fabricants de vêtements, en passant par les distributeurs et les consommateurs, est essentielle pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie textile.
5. Réglementation
a. Obligation de communiquer des informations de manière structurée et régulière, ce que l’on désigne quelques fois, en anglais par obligation de reporting. Certaines réglementations commencent à imposer aux entreprises de rendre compte de leurs émissions de GES, ce qui encourage l’évaluation et la réduction du bilan carbone.
b. Incitations fiscales : Des incitations fiscales pourraient être mises en place pour encourager les entreprises à adopter des pratiques plus durables et à investir dans des technologies propres.
Conclusion : l’industrie textile a un impact environnemental considérable en raison de son empreinte carbone élevée. De ce point de vue, il est essentiel d’adopter des solutions durables à tous les niveaux de la chaîne de valeurs, de la production à la consommation pour réduire cet impact et préserver l’environnement. Il est donc clair que l’évaluation du bilan carbone dans l’industrie textile est un enjeu majeur pour réduire l’impact environnemental de ce secteur. Les perspectives d’avenir sont encourageantes, avec des avancées méthodologiques, technologiques et réglementaires qui devraient permettre de progresser vers une industrie textile plus durable et responsable.
Annexes
A-Tableau de l’évolution de la consommation d’énergie entre 2014 et 2023
Année |
% de l’évolution de la consommation mondiale de l’énergie |
Évolution par rapport à l’année précédente |
Principales tendances |
2014 |
3,8 |
– |
– |
2015 |
3,9 |
+ 0,1 % |
– |
2016 |
4,0 |
+ 0,1 % |
– |
2017 |
4,1 |
+ 0,1 % |
– |
2018 |
4,2 |
+ 0,1 % |
– |
2019 |
4,3 |
+ 0,1 % |
– |
2020 |
4,0 |
– 0,3 % |
Baisse due à la pandémie de COVID-19 |
2021 |
4,1 |
+ 0,1 % |
Reprise progressive |
2022 |
4,2 |
+ 0,1 % |
– |
2023 |
4,3 |
+ 0,1 % |
– |
Commentaire du tableau de l’évolution de la consommation d’énergie
- Augmentation progressive : La consommation énergétique de l’industrie textile a connu une augmentation progressive au cours des dix dernières années, en raison de la croissance de la production et de la demande mondiale de vêtements.
- Impact de la pandémie : La pandémie de COVID-19 a entraîné une baisse temporaire de la consommation d’énergie en 2020 en raison des perturbations de la production et de la consommation.
- Reprise : L’industrie textile a connu une reprise progressive à partir de 2021, avec une augmentation de la consommation d’énergie.
B – Facteurs d’émission
Tableau de valeurs facteurs d’émission non exhaustives |
|||
Type d’énergie |
Facteur d’émission |
Unité (KWh) |
Sources |
Charbon |
0,338 |
en kg CO2 équivalent CO2eq |
ADEME, Base Carbone® |
Fioul |
0,3 |
ADEME, Citepa |
|
Nucléaire |
0,205 |
ADEME |
|
Gaz naturel |
0,002 |
||
Hydraulique |
0,001 |
||
Éolien |
0,004 |
||
Solaire |
0,005 |
||
Biomasse |
0,015 |
Facteurs influençant la consommation d’énergie
- Croissance de la population mondiale : L’augmentation de la population mondiale entraîne une demande accrue de vêtements, ce qui stimule la production textile et la consommation d’énergie.
- Évolution des modes de consommation : La fast fashion et la culture de la surconsommation contribuent à augmenter la demande de vêtements et, par conséquent, la consommation d’énergie.
- Technologies de production : L’adoption de technologies de production plus efficaces peut contribuer à réduire la consommation d’énergie, mais leur mise en œuvre à grande échelle prend du temps.
- Sensibilisation environnementale : Une prise de conscience croissante des problèmes environnementaux liés à l’industrie textile peut encourager les consommateurs et les entreprises à adopter des pratiques plus durables.
Il est important de noter que ces chiffres sont des estimations et peuvent varier en fonction des sources et des méthodes de calcul utilisées. De plus, l’évolution de la consommation d’énergie dans l’industrie textile est influencée par de nombreux facteurs économiques, sociaux et environnementaux.
Origines des sources :
Les chiffres présentés dans les tableaux précédents sont basés sur une compilation de données provenant de diverses sources, notamment :
1. Organisations internationales :
- Agence Internationale de l’Énergie (AIE)
- Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
- Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
- Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
- lelabo-ess.org
- Banque Mondiale
2. Instituts de recherche :
- World Resources Institute (WRI)
- Ellen MacArthur Foundation
3. Associations professionnelles :
- Alliance for Sustainable Apparel (ASA)
- Sustainable Apparel Coalition (SAC)*
4. Rapports d’entreprises :
- De nombreuses entreprises du secteur textile publient des rapports sur leur performance environnementale, qui incluent des données sur leur consommation d’énergie et d’eau.
Il est important de noter que les données sur la consommation d’énergie et d’eau dans l’industrie textile peuvent varier en fonction des sources et des méthodologies utilisées. Les chiffres présentés dans les tableaux précédents sont donc des estimations et doivent être considérés comme tels.
Cependant, ces chiffres donnent une idée générale des tendances en matière de consommation d’énergie et d’eau dans l’industrie textile, ainsi que des principaux facteurs qui influencent ces tendances.
Pour obtenir des informations plus précises et détaillées, il est recommandé de consulter les rapports et les publications des organisations et institutions mentionnées ci-dessus.
Voici un tableau résumant l’évolution et les impacts de la consommation d’eau dans l’industrie textile :
Consommation d’eau dans l’industrie textile : Évolution et Impacts
Catégorie |
Données/Tendances |
Impacts |
Initiatives/Solutions |
Consommation globale |
– Environ 93 milliards de m³ d’eau par an. – Jusqu’à 10 000 litres pour un jean. |
– Épuisement des ressources en eau douce. – Stress hydrique dans les régions productrices. |
– Optimisation des processus de production. – Recyclage des eaux usées. |
Principaux facteurs |
– Culture du coton (forte demande en eau). – Teinture et finition des textiles. – Production de fibres synthétiques (microplastiques). |
– Pollution des eaux par les produits chimiques. – Contamination des sols. |
– Culture du coton biologique. – Technologies de teinture à faible consommation. – Alternatives aux fibres synthétiques. |
Pollution de l’eau |
– Environ 20 % de la pollution mondiale de l’eau potable. – Rejets de produits chimiques toxiques. – Microplastiques des fibres synthétiques. |
– Dégâts sur la biodiversité aquatique. – Risques pour la santé humaine. |
– Traitement des eaux usées. – Réglementations plus strictes sur les rejets. |
Évolution de la demande |
– Augmentation due à la « fast fashion ». – Demande croissante de vêtements. |
– Pression accrue sur les ressources en eau. – Accélération de la pollution. |
– Consommation responsable. – Économie circulaire (recyclage, réutilisation). |
Initiatives et solutions |
Evolution de la demande de produits moins consommateurs d’eau |
Impact sur la réduction de la pollution. |
Développement de nouvelle technologie. |
Commentaires
- L’industrie textile est l’un des plus grands consommateurs d’eau douce au monde.
- La pollution de l’eau par les produits chimiques et les micro-plastiques est un problème majeur.
- La fast fashion contribue à l’augmentation de la consommation d’eau.
- Des initiatives et des solutions existent pour réduire l’impact environnemental de l’industrie textile.
Selon la Fondation Ellen Mac Arthur, l’industrie textile consomme environ 93 milliards de mètres cubes d’eau par an,
Bien que la production de fibres synthétiques (polyester, nylon, etc.) ne nécessite pas autant d’eau que la culture du coton, elle contribue à la pollution de l’eau.
Teinture et finition :
Les processus de teinture et de finition sont extrêmement gourmands en eau.
- De grandes quantités d’eau sont utilisées pour diluer les colorants et les produits chimiques, ainsi que pour rincer les tissus.
- Selon le World Ressources Institute (WRI), on estime que 5 000 milliards de litres d’eau sont utilisés dans le processus de teinture. 1 La consommation d’eau ne s’arrête pas à la production, Le lavage des vêtements par les consommateurs contribue également à la consommation d’eau et au rejet de micro-plastiques.
Il est important de noter que les données sur la consommation d’énergie et d’eau dans l’industrie textile peuvent varier en fonction des sources et des méthodologies utilisées. Les chiffres présentés dans les tableaux précédents sont donc des estimations et doivent être considérés comme tels.
Cependant, ces chiffres donnent une idée générale des tendances en matière de consommation d’énergie et d’eau dans l’industrie textile, ainsi que des principaux facteurs qui influencent ces tendances.
Pour obtenir des informations plus précises et détaillées, il est recommandé de consulter les rapports et les publications des organisations et institutions mentionnées ci-dessus.
Calcul du bilan carbone
Le calcul du bilan carbone peut sembler complexe, mais il repose sur des principes simples : quantifier les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une activité, d’un produit ou d’une organisation. Voici quelques exemples de calculs de bilan carbone, allant du plus simple au plus complexe :
- Exemple de Calcul simplifié pour un trajet d’un véhicule à moteur thermique :
- Données :
- Distance parcourue : 100 km
- Consommation de carburant :7 litres/100 km
- Facteur d’émission du carburant (essence) : 2,3 kg CO2eq/litre
- Calcul :
Emissions de CO2eq: 7 litres x 2,3 kg CO2eq/litre = 16,1 kg CO2eq
- Résultat : Le trajet a émis 116,1 kg de CO2
- Calcul pour la consommation électrique d’un foyer :
- Données :
- Consommation annuelle d’électricité : 4 000 kWh
- Facteur d’émission de l’électricité (en France) : environ 0,05 kg CO2e/kWh
- Calcul :
- Emissions de CO2eq
- : 4 000 kWh x 0,05 kg CO2eq/kWh = 200 kg CO2eq
- Résultat : La consommation électrique du foyer a émis 150 kg de CO2eq
- Calcul pour le bilan carbone d’une entreprise (simplifié) :
- Données :
- Consommation de carburant pour les véhicules de l’entreprise : 10 000 litres
- Consommation d’électricité : 50 000 kWh
- Déplacements professionnels en avion : 100 000 km
- Calcul :
- Émissions dues au carburant : 10 000 litres x 2,3 kg CO2eq/litre = 23 000 kg CO2eq
- Émissions dues à l’électricité : 50 000 kWh x 0,05 kg CO2eq/kWh = 2 500 kg CO2eq
- Emissions dues aux déplacements en avions (0,147 kg de CO2e /km) : 100 000 km x 0.147 kg de CO2eq / km = 14 700 kg de CO2eq
- Emission totale = 40 200 Kg de CO2eq
- Résultat : L’entreprise a émis 40 200 kg de CO2
Éléments importants :
- Facteurs d’émission : Ils varient en fonction du type de carburant, de la source d’électricité, du mode de transport, etc. Il est essentiel d’utiliser des facteurs d’émission à jour et les adapter à la situation. Les facteurs d’émission peuvent être procurés chez l’ADEME.
- Périmètre : Le bilan carbone peut couvrir différentes sources d’émissions (émissions directes, émissions indirectes liées à l’énergie, autres émissions indirectes). Il est important de définir le périmètre du calcul.
- Outils et méthodologies : Il existe des outils et des méthodologies pour faciliter le calcul du bilan carbone, tels que le Bilan Carbone® de l’ADEME ou le GHG Protocol.
Référence à consulter
- L’ADEME (Agence de la transition écologique) propose des outils et des guides pour réaliser un bilan carbone : https://www.bilans-ges.ademe.fr/fr
- Le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol) est une norme internationale pour la comptabilisation et la déclaration des émissions de GES : https://ghgprotocol.org/