11 Congressistes se sont retrouvées à Ecully mercredi 11 Décembre après-midi pour visiter les locaux du CTTN_IREN, Institut de Recherche sur l’Entretien et le Nettoyage.
Mr Rimbault Fabrice, Responsable du Département Textile, nous a aimablement commenté cette visite détaillée du CTTN et de leurs différents domaines d’activités ainsi que l’ensemble des laboratoires de tests et de recherche associés et nous a partagé son expertise spécifique au secteur textile.
Le CTTN (Centre Technique de la Teinture et du Nettoyage) est un CTI (Centre Technique Industriel), sans but lucratif, indépendant et neutre. Le CTTN développe son activité dans les domaines de l’entretien des textiles et du nettoyage, pour différents secteurs d’entretien : professionnel, industriel et ménager. 60% de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export !
Le CTTN est placé sous la tutelle du Ministère de l’Industrie et compte 54 collaborateurs.
L’activité du CTTN couvre différents domaines de compétences :
- Recherche appliquée, normalisation, veille règlementaire, diffusion d’informations…
- Recherche sous contrat, tests et contrôles des performances, certifications… (travaille pour les fabricants de matériel électroménager, unions de consommateurs…)
- Formation professionnelle, assistance et conseil, expertises…
Nous avons pu visiter l’ensemble des ateliers et des différents laboratoires sur site :
- Matériels d’entretien et équipements électroménagers
- Equipements industriels solvants et aqueux : machines industrielles de nettoyage à sec, 1 au perchloréthylène et 1 aux hydrocarbures,
- Evaluations des différents équipements ménagers tels machines à laver, sèche-linges, lave-vaisselles, aspirateurs…
- Tests effectués : efficacité de lavage, consommations d’eau et d’énergie….
- Le CTTN teste par exemple 30 à 40 lave-linges/mois.
- Chimie et produits détergents :
- Analyse des tensio-actifs et séquestrants, évaluation des TAED, carbonates, teneur en eau, analyse des parfums, azurants optiques, glycol …
- Techniques analytiques : chromatographie ionique et gaz, Karl Fischer,
- Textiles & entretien
- Evaluation des textiles au nettoyage industriel avec lessives normalisées et tunnel de séchage
- Tests de blanchisserie (° blanc, DP…)
- Différents tests mécaniques ex test éclatomètre, snagtest, abrasion, pochage…
Au cours de nos échanges, nous avons ensuite évoqué différents sujets d’actualité liés à l’entretien des textiles :
- Utilisation de différents substituants au perchloréthylène suite à l’arrêté de 2012 dans le nettoyage à sec (hydrocarbures, méthylsiloxanes, butylanes …), efficacité comparative…
- Transition croissante vers le nettoyage à l’eau largement subventionnée (~70% de l’investissement) à l’heure actuelle
- Utilisation de l’ozone dans les cycles de lavages
- Alternative technique en nettoyage avec le CO² liquide
- Filtration des microplastiques des rejets de machine à laver (obligation environnementale à compter de 2025), normalisation sur l’évaluation du relargage des µfibres des supports textiles, mise au point de méthodes d’analyses des rejets, développement de filtres….
On avait déjà du prendre quelques précautions «sanitaires » lors de la visite de la conserverie Bonduelle d’Estrée-Mons (80) en 2010, mais les préparatifs exigés pour cette visite Kuhlmann, tant en déclaration administrative qu’en contrôle de connaissances avant de pénétrer sur le site, ont été sans comparaison. https://kuhlmann.didactum.fr/
Non seulement, le visionnage des consignes Covid puis de la présentation du site dans ses aspects sécuritaires étaient obligatoires, mais il a fallu répondre ensuite au test QCM de connaissances similaire aux épreuves du permis de conduire ! Les membres de l’Acit ont tous satisfait plus ou moins brillamment à ce questionnaire.
La phase d’habillage de sécurité a aussi été spectaculaire, à ce point que, la photo en témoigne, seuls les différents profils et corpulences permettaient de nous identifier.
Il faut rappeler que le site Kuhlmann de Loos est classé « Seveso seuil haut » ce qui justifiait pleinement ces précautions.
Charlotte, fausses chaussettes, casque à visière amovible, chaussures de sécurité, combinaison fluo et au cas où, sur les épaules un sac à dos contenant un masque respiratoire filtrant ! Tout cela nous a bien pris 30 mn pour être en tenue opérationnelle.
(Les 4 manquants sur la photo étaient encore à l’habillage, mais on ne les nommera pas !!!)
A plusieurs titres, cette visite était exceptionnelle.
D’abord parce que les visites de cette usine sont rares. Elle a été possible pour nous car notre président avait été à un moment collègue chez Azelis du Directeur Vente et Marketing, Denis PERRUCHOT.
Ensuite par le nombre de guides accompagnants mis à notre disposition, 4 pour 13 personnes, excusez du peu, dont le directeur industriel et le directeur commercial.
Nos hôtes nous ont ensuite projeté un Powerpoint de présentation du groupe mondial Tessenderlo, implanté sur plus de 100 sites dans 25 pays et employant plus de 7000 personnes.
Tessenderlo est aussi propriétaire de Picanol, 1er constructeur mondial de métier à tisser à Ypres (Belgique) visité par l’Acit il y a quelques années.
Sa filiale Kuhlmann Europe comporte 4 sites en France (Loos), Belgique (Tessenderlo et Ham) et Suisse (Rekingen, (chlorure ferrique à usage pharmaceutique) employant plus de 170 employés dont environ 125 à Loos.
https://www.kuhlmann-europe.com/fr/propos-de-nous/kuhlmann-europe , plus « Voir fichiers joints ».
Les produits fabriqués par l’usine de Loos sont :
230 000 T de FeCl3, (chlorure ferrique, à usage traitement des eaux)
40 000 T de HCl, (acide chlorhydrique, réutilisé sur place pour la fabrication du chlorure ferrique)
40 000 T de NaOH, (soude, à usage traitement des eaux, pâte à papier et savons)
80 000 T NaClO (eau de Javel, à usage traitement des eaux et détergence)
On remarque que 3 de ces produits trouvent des débouchés dans le traitement des eaux.
Par contre, le chlore, généré par l’électrolyse est d’un tel degré de pureté qu’il est utilisé exclusivement pour les productions internes. L’usine de Loos approvisionne l’acide Chlorhydrique de sa filiale Belge Tessenderlo Kerley pour ses besoins dans la synthèse du chlorure ferrique.
Le site livre aussi de la potasse mais sans réellement la « produire » puisqu’elle se contente de mettre en « écaille » la potasse qu’elle reçoit sous forme de solution.
Une molécule commune justifie cet assortiment de produits fabriqués, le chlore (un des composants du sel Na Cl).
L’usine fonctionne en continu 24/24, 7/7 et ne s’autorise que 2 arrêts d’environ 5 jours par an pour l’entretien des équipements (dont 2 jours pour la procédure de mise à l’arrêt).
Des entreprises en sous-traitance interviennent pour les travaux les plus spécialisés (soudure inox par exemple). Cela suppose des plans préventifs d’entretien particulièrement « pointus » et maîtrisés. De plus, certaines parties d’installation sont en en doublon pour qu’en cours de production, un des circuits soit en entretien pendant que l’autre prend le relais.
Les personnels de contrôle sont de qualification Bac +2, les agents d’entretien de niveau CAP.
Le site de Loos est certifié 9001 pour la qualité et 14001 pour l’environnement.
La vente souffre peu de concurrence d’importation, le faible niveau de prix de vente des produits rendant les frais de transport à la grande importation prohibitifs.
Les approvisionnements des matières premières (minerai de fer de Norvège, sel gemme, ferrailles de récupération) se font essentiellement par voie fluviale (l’usine jouxte la Deule) dont une seule barge (ci-contre) est la propriété de Kulhmann. (celle qui approvisionne le complément d’acide chlorhydrique depuis Ham en Allemagne).
Cette barge, opérationnelle depuis 2020, remplace les 4500 camions utilisés précédemment .